La libération était attendue des prisonniers de guerre depuis presque cinq longues années. La guerre s’était installée sur le territoire du Reich.
A Halberbracht, Bruno Eickhoff m’a fait découvrir le garage d’une ferme dans lequel étaient logés des prisonniers de guerre français qui avaient pronostiqué, sur un mur, le jour d’arrivée des Alliés.
Pour Sprimont c’était pour le 6 mai, pour Martin le 10 mai, pour Bertiaud le 15 mai, pour Lacquemanne le 20 avril, pour Puchois le 15 avril, pour Gaston le 11 avril et pour Chtimi le 20 avril. D’autres encore jouaient d’autres dates pour “une Camel” : Georges, Louis, Marquis, Arthémis, René, Dulies, le Parisien, Marceau, le Bolmèche, le Marseillais et un autre Georges. C’est Arthémis qui avait vu juste.Le 10 avril 1945, les troupes américaines pénétrèrent dans Meggen. Paul Maniez a fait le récit des journées de combats qui précédèrent à Kirchhundem-Altenhundem-Meggen et exposèrent la vie des prisonniers de guerre. Maniez Paul – Récit – Chapitre 8 La Libération
Dans ces heures troubles, le danger pouvait venir aussi des libérateurs, de leurs bombardements, des tirs de l’artillerie mais également des troupes d’assaut. Le 10 avril 1945, une colonne de blindés US, arrivant de Meggen à Halberbracht, ouvrit le feu sur un groupe de prisonniers de guerre français et russes qui leur faisaient des grands signes. Dans la confusion, certains prisonniers de guerre furent fusillés par les Américains. A Halberbracht, une croix rappelle cette tragique méprise.
Les 28 et 29 avril, les prisonniers français quittèrent Meggen, après presque cinq ans de captivité. Les américains les conduisirent dans un camp de tri. Ceux de Kirchhundem suivirent les chemin de Paul Maniez : Oberhundem > Aue > Bad Berleburg > Wetzlar > jusqu’à un stalag près de Francfort anciennement occupé par des prisonniers de guerre anglais. Paul Maniez a été rapatrié par avion, le 24 avril 1945, jusqu’au Bourget, puis par train, via Arras, jusqu’à Béthune et Lapugnoy dans le Pas-de-Calais. Émile Weppe a été rapatrié le 2 mai 1945 et démobilisé par le centre d’Arras, il était chez lui à Cuinchy, le 16 mai 1945. A-t-il suivi le même parcours ? Peut-être, car Paul Maniez a noté l’arrivée à Bad Berleburg, le 12 vers le soir, “des prisonniers de Monc” (Maumke).
Pendant ce temps, à Meggen, des travailleurs civils étrangers et des prisonniers de guerre (parmi les 2000 que contenaient les camps de la ville) pillèrent des magasins et des maisons particulières. Les Russes du camp de Maumke se vengèrent en tuant leurs gardiens. On retrouva, sur le mont “Löhn Berg”, 8 soldats allemands assassinés et le 17 mai 1945, le cadavre d’un Russe qui avait sympathisé avec les Allemands.
Des Russes s’étaient enfermés dans la Schützenhalle et dans 5 maisons environnantes.
Les prisonniers russes évacuèrent le camp Eickert le 22 mai et celui de Maumke le 13 août 1945. Ils furent conduits dans un camp de tri à Siegen.
Des prisonniers polonais restaient encore dans le foyer d’un atelier et dans des bâtiments administratifs.
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